[On peut se demander dans quelle mesure l’accès à des logements plus grands, de nouveaux objets, voire davantage d’habits et une nourriture plus variée ont réduit le temps gagné en tâches domestiques grâce à l’équipement ménager.][Plus du tiers des femmes en âge de travailler ont un emploi dès avant la forte progression qui commence au milieu des années 1960. À ses débuts, le capitalisme industriel emploie toute la famille.] La production ne gagne pas autant en efficacité qu’elle le pourrait si elle était davantage affectée à l’équipement agricole ou industriel.

 

 

 

L’augmentation des cadences est-elle bien le fruit d’un rapport de force plus défavorable pour la classe travailleuse, ou bien la stabilité des gains de productivité est-elle l’expression d’un pacte implicite entre les secteurs innovants et les secteurs bien implantés du capital ?

D’après Michel Beaud, en page 293 de son Histoire du capitalisme, 1500-2010, les salaires hebdomadaires réels en France ont augmenté en moyenne de 4% par an entre 1949 et 1973, un phénomène de croissance salariale se produisant à travers le monde développé. Il n’est pas clair que les salaires nets soient aussi nettement souriants, et c’est peut-être par le biais de l’imposition que l’on pourra atteindre la productivité suffisante pour rééquilibrer le rapport de force. Le refus des « cadences infernales » (pages 291-2 et 298 de l’ouvrage de Michel Beaud) passe notamment par un absentéisme en progression entre les années 1960 et 1970.

C’est justement pendant cette période que les USA voient leur marché envahi par le Japon et l’Allemagne, avec pour réponse la délocalisation des activités d’assemblage par les multinationales US (une raison de faire un exemple du Viêt-Nam ?). Comme le démontre Aaron Benanav➤, le fond du problème est la surproduction, qui entraîne une désindustrialisation dans le monde entier, pas seulement dans les pays riches. À défaut de demande, les entreprises doivent s’arracher leurs parts de marché pour survivre : depuis le début des années 1970, les gains de productivité sont plus rapides que la croissance.