Une hausse des taux d’intérêt*, notamment si elle est due à une manœuvre de la banque centrale plutôt qu’à l’offre et la demande de crédits, a directement deux effets apparemment opposés : d’une part consommateurs et investisseurs hésitent davantage à emprunter, et d’autre part l’arrivée des capitaux étrangers fait pression sur les banques pour qu’elles se tournent vers des emprunteurs plus risqués.
L’appréciation de la monnaie causée par l’apport de capitaux extérieurs rend moins compétitif à l’exportation, à savoir la seule destination restante (en dehors du stockage) pour la production qui n’est pas achetée sur place – il semble donc falloir baisser les prix (encore que). Le chômage augmente, restreignant la consommation – mais égratignant possiblement le taux d’épargne avec l’aide aux chômeurs (surtout si le nombre de ceux-ci est déjà suffisamment élevé et donc que les salaires ne peuvent plus beaucoup baisser), ce qui fait de la place pour les flux entrants de capitaux. Ces derniers continuent d’avoir lieu tant qu’on attend de l’évolution du taux de change qu’elle rende l’opération rentable. À ce stade, l’investissement dans des biens d’équipement* pour des gains de productivité ou de nouveaux produits devient envisageable, car les coûts de production sont faibles et la compétition domestique la mieux implantée a des difficultés à se financer.
Si l’afflux de capitaux est assez fort pour générer un surplus de la balance des capitaux (des actifs nets sont cédés ou des transferts unilateraux nets sont reçus), cela signifie un déficit de la balance courante, qui pourrait éventuellement consister en de seuls services financiers – je ne sais pas si ça s’est déjà produit – mais les biens d’équipement et de consommation peuvent aussi y jouer un rôle.