Quand la demande des entreprises et des consommateurs est suffisante par rapport aux capacités de production [?], de larges bénéfices sont possibles, ce qui pousse à investir ou épargner au détriment de la consommation [à revoir – en fait c’est surtout l’impression d’être pauvre qui pousse à épargner][sûr ? – la concentration des richesses implique que l’effet pro-consommation de l’appréciation des actifs est indirect pour une grande partie de la population : une bourse en hausse rassure les travailleurs sur leurs revenus futurs➤]. La baisse des profits qui en résulte [la consommation ne pourrait-elle pas repartir ? C’est là qu’intervient le problème de la surproduction] amène à des tentatives de limiter la concurrence et à un renforcement de la production pour l’exportation. Si les investissements domestiques diminuent, le chômage augmente donc les salaires baissent, ce qui affaiblit davantage la demande[1]. La guerre est un moyen de la relancer, puis de réduire les capacités de production (domestiques et étrangères).
Mais même sans la guerre, la destruction sélective des capacités de production (sélective pour ne pas décourager l’investissement dans son ensemble) pourrait avoir pour effet la hausse des profits des producteurs restants, favorisant leurs investissements et donc un retour de la demande.[Mais le taux de profit dans son ensemble (en comptant les faillites) ne s’améliore pas. En somme il y a des perdants, mais on peut retrouver l’effet incitatif pour une partie des classes moyennes d’un taux de profit incitant à constituer un pactole.] Pour prévenir la fuite des capitaux étrangers, cette destruction doit être internationalement synchronisée[2].
Notes
1. Pour Michael Pettis, la hausse du chômage doit contraindre à utiliser l’épargne, voire à emprunter, rééquilibrant ainsi épargne (donc production) et consommation. Economic Consequences of Income Inequality, 23 mars 2014. À mon avis c’est surtout vrai quand le taux de chômage est déjà élevé. [Même si le chômage a une incidence sur les salaires, le revenu total de la force de travail se restreint plus vite que sa consommation – à moins que les salariés ne réduisent suffisamment leur consommation dans le but d’augmenter préventivement leur épargne. Si la progression du chômage a lieu juste avant une phase de croissance s’appuyant surtout sur la mécanisation, le taux d’épargne peut augmenter presque simultanément.]
2. L’organisation de combat s’est déjà essayé à une coordination du sabotage en France au tout début des années 1910. Son échec est analysé dans Histoire du sabotage, de la CGT à la Résistance, de Sébastien Albertelli, 2016, pp. 29-46.