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inflation

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Rentrons un peu plus dans le détail. La part de la consommation dans le PIB américain baisse au début des années 1970, passant d'environ 63 % en 1971 à environ 62 (presque 61) % en 1973. Mais dans le même temps, le PIB réel croît d'environ 10 %.

https://www.macrotrends.net/countries/USA/united-states/gdp-growth-rate

De 1973 à 1975, la consommation retrouve (et même dépasse un peu) sa part de 1971. Pendant ce temps, le PIB réel stagne. L'investissement brut en capital fixe enregistre un recul d'environ 1,5 % du PIB, soit (très) approximativement les trois quarts de la baisse de la part de l'épargne. La balance commerciale est grosso modo à l'équilibre (après avoir été un peu négative, elle redevient positive en 1974, à moins d'1 % du PIB, avant de redescendre).

Il y a donc peut-être une augmentation d'1 à 2 % de la production de biens de consommation entre 1973 et 1975, qui correspond à peu près à la hausse de la part de la consommation. Mais l'inflation des prix à la consommation passe d'environ 4 à environ 12 %, et avec un chômage qui passe de moins 5 à plus de 8 % (surtout à partir de 1974), les salaires réels décrochent de peut-être 10 %.

source : https://www.bls.gov/opub/mlr/2016/article/labor-force-participation-what-has-happened-since-the-peak.htm

Une nouvelle génération arrive sur le marché du travail.

Mais la récession de 1973-75 ne pousse pas à entrer (ou rester) sur le marché du travail.

Notamment chez les jeunes.

Les femmes de 25 ans à 55 ans continuent à l'intégrer.

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Pour résumer brièvement cette récession de 1973-75, on investit moins mais on produit un peu plus de biens de consommation, ce qui semble demander (beaucoup) moins de travail. Les prix demandés sont élevés, mais manifestement une partie de la population est prête à les accepter, peut-être par souci de préserver ou d'asseoir son statut social dans un contexte de crise. 

L'investissement net perd près de 5 % de PIB entre 1973 et 1975.

Outre la diminution de la formation brute de capital fixe (de près de 2 % du PIB), il y a le recul de l'investissement dans le logement (2% du PIB).

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source : https://fred.stlouisfed.org/series/CBI

Les inventaires continuent de s'accumuler jusqu'en 1975, au rythme d'environ 1% du PIB.

https://economicdebunker.wordpress.com/2010/10/27/measuring-the-economy/

Si l'on fait la somme de tous les investissements, on trouve pour 1973 environ 22 % de formation brute de capital fixe, environ 6 % d'investissement résidentiel, et environ 1 % d'inventaires, soit en tout autour de 29 % du PIB. L'investissement net se situe lui à environ 11 % du PIB, ce qui donne une idée de taux de dépréciation du capital, correspondant au rythme du cycle économique (environ 5 ans).

Mais on trouve des valeurs biens plus élevées pour l'investissement résidentiel, et l'investissement net ne le prend pas forcément en compte. À recalculer.

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On peut ainsi imaginer un scénario du type : nécessité de remplacer le capital fixe qui entraîne une surutilisation des capacités de production et de l'inflation. Mais ça n'explique pourquoi, par exemple, la seconde vague de haute inflation des années 1970 atteint un sommet plus élevé alors que le taux d'utilisation des capacités de production est moindre qu'il ne l'a été lors de la première vague.

Si l'on mesure l'inflation selon le déflateur du PIB, on retrouve la logique d'une inflation causée par la saturation des capacités de production. Reste alors à comprendre pourquoi les prix à la consommation augmentent autant. Est-ce l'accès à la propriété par les classes moyennes qui fournit aux vendeurs la certitude qu'il existe une épargne à grignoter ? Ou la progression du chômage qui pousse à recentrer le marché vers les classes les plus aisées ? Sur ce dernier point, le fait que l'inflation remonte avant le taux de chômage fait penser que non, encore que le chômage puisse faire office de contexte et la nécessité d'investir de déclencheur.

L'idée de Levinson que les difficultés d'accès aux crédits amènent à augmenter les prix pour s'autofinancer revient sur le tapis.

Et effectivement, en moyenne centrée sur 11 ans, si les taux réels étaient particulièrement bas (et même négatifs) au milieu des années 1970, il ont commencé à s'approcher des 2 % dès la fin de la décennie.

source : https://content.csbs.utah.edu/~al/articles/Sub_Neo_RP_Acc.pdf

Neoliberalism, the Rate of Profit and the Rate of Accumulation

Si l'on ne transforme pas les données par un calcul de moyenne, on observe que les taux réels suivent à peu près le rythme de l'investissement.

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Avec la progression des salaires réels nets pour la (nouvelle) classe moyenne dans les décennies d'après-guerre (les ménages s'équipent), choisir de travailler autant ou davantage plutôt que de prendre plus de temps de loisir dépend sans doute de la possibilité de devenir propriétaire. Une autre bonne raison de générer de l'inflation.

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