Taux de profit US du capital fixe sur 5 ans (capital réinvesti, en dollars de 2019) :
sources : https://www.commeconvenu.net/forum/main-forum/inflation/paged/3/#post-22
Autres calculs du taux de profit : https://www.commeconvenu.net/forum/main-forum/inflation/#post-11
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Répartition de la production US, avec le travail non-productif approximativement retiré du capital variable et intégré à la plus-value :
s = plus-value
c = capital constant
v = capital variable
sources pour la part du travail non productif :
Fred Moseley (1991), The Falling rate of profit in the postwar US economy
Fred Moseley (1997), The Rate of profit and the future of capitalism
Ce graphique compare l'évolution d'année en année (en moyenne centrée sur 5 ans) du taux de profit et du chômage. En rouge, le chômage.
Le taux de profit calculé ici diffère encore des précédents. Au numérateur : profits du secteur non-financier avant taxes et paiement des intérêts ( https://fred.stlouisfed.org/series/BOGZ1FA106110115Q ). Au dénominateur : capital constant comme calculé précédemment (fixe, employé), plus salaires ( https://fred.stlouisfed.org/series/NCBWSPQ027S ). Le taux d'intérêt est retranché ( https://fred.stlouisfed.org/series/TB3MS ), mais ça ne change pas grand chose au calcul de corrélation, qui est de 0.5 avec 2 ans d'avance pour le chômage.
On voit donc que la progression du chômage est un bon indicateur de la montée du taux de profit (et de même pour la baisse).
À partir de 2012, le taux de profit a entamé un plongeon d'une durée et d'une profondeur (de 35 à 21 %) inconnues jusqu'alors depuis l'après-guerre.
Voici le taux de profits (moins intérêts) du secteur non-financier utilisé pour le calcul ci-dessus :
La forme en U que l'on discerne est l'effet du taux d'intérêt nominal, lequel progresse avec l'inflation.
On peut imaginer que la baisse du taux de profit amène les investisseurs à préférer d'autres formes de placements, d'où la baisse des taux d'intérêt réels et la hausse du cours réel des terres agricoles.
source : https://www.ers.usda.gov/topics/farm-economy/land-use-land-value-tenure/farmland-value/
Répartition des dépenses et profits du secteur non-financier :
On constate que la part des salaires se restreint là aussi, travail productif ou non. En revanche le transfert s'opère vers les dépenses en capital fixe. Peut-être est-ce la non-inclusion du secteur financier qui explique cette incohérence.
Même graphique, mais en incluant le secteur financier :
sources :
https://fred.stlouisfed.org/series/CPROFIT
https://fred.stlouisfed.org/series/ALWASPQ027S
Il y a toujours un agrandissement de la part du capital fixe. Autres points à noter : la part des profit est plus faible (et celle des salaires plus élevée), et on peut observer un creusement de la part des profit dans les années 1980.
Dans l'ordre : les années 1980 voient un creusement de la part des profits correspondant à un transfert vers les dépenses en capital fixe, puis à partir du milieu des années 1990 la part des profits remonte (non sans mal), ce qui se traduit par une réduction de la part des salaires.
Pour un taux de profit = s/c (plus-value/capital constant employé), on comprend que la limite n'est pas seulement la progression de la plus-value (et donc notamment par celle de la démographie), mais aussi la capacité du capital constant employé à se restreindre.
Empiriquement, l'évolution de la productivité semble influer sur celle du capital constant employé : aux USA, la corrélation est de 0.4 quand on accorde 1 an aux gains de productivité pour déprécier le capital.
En rouge, le changement de la productivité (indice multiplié par 10), en bleu celui du capital constant employé.
Calcul pour le capital constant : (investissement fixe réel - investissement net fixe réel) / (indice de la consommation réelle)
sources :
https://fred.stlouisfed.org/series/PCECCA
https://fred.stlouisfed.org/series/A593RX1A020NBEA
https://fred.stlouisfed.org/series/PNFIC1
https://fred.stlouisfed.org/series/PCECCA
Si l'on effectue des calculs de moyenne, on perd la corrélation, mais émerge (bien qu'avec beaucoup de bruit) une période d'environ 15-20 ans pour l'évolution du capital constant, s'intégrant à un cycle deux fois plus long pour l'évolution de la productivité.
Moyennes centrées sur 11 ans.
À comparer avec le cycle de Kondratiev (comprenant deux cycles Kuznets) :
source : Michael A. Alexander (2002), The Kondratiev Cycle, a generational interpretation
Pour résumer (et simplifier), le temps que la croissance de la productivité passe de sa vitesse la plus faible à sa vitesse la plus élevée, l'évolution du capital constant aura d'abord ralenti (passant de son pic à son creux, en territoire négatif), puis accéléré jusqu'à retrouver son pic.
Un calcul plus rigoureux du capital constant et variable, ainsi que de la plus-value (profit + travail non-productif).
Le taux de profit (profit / capital constant) sur la période passe de 120 % à moins de 40 %.
L'évolution de la productivité est négativement corrélée (0.5) à celle du capital constant.