L’accroissement de la productivité signifie moins de main d’œuvre pour satisfaire les besoins d’une population de même importance. Soit la part des travailleurs productifs dans la population diminue (par la réduction du nombre d’emplois productifs, davantage d’emplois non-productifs, plus d’inactifs, et/ou la guerre), soit la production par personne augmente (ou les deux).
Si la répartition devient plus inégalitaire, l’écart des richesses constitue une incitation au travail (par envie de se rapprocher du mode de vie des plus aisés) qu’il s’agit donc de satisfaire par la création d’emplois dans des secteurs non-productifs*. Il faut au moins une hausse du niveau de vie d’une partie des classes inférieures pour entretenir la motivation. Une progression générale du niveau de vie présente aussi le risque d’une remise en question du besoin de travailler. Les emplois non-productifs créés servent donc à faciliter l’extraction de la plus-value.
Résoudre l’équation par une réduction démographique présente l’inconvénient de s’exposer à des incursions militaires. Tant qu’à faire, autant entrer en guerre. Le nombre d’individus à éliminer est cependant proportionnellement moindre une fois que la population n’est plus essentiellement active et productive (en n’excluant pas ici de l’activité productive les tâches domestiques, c’était encore le cas au 19ème siècle). Mais par ailleurs, les valeurs que l’on possède sont une mesure de sa propre « liberté » : le temps pris à autrui est autant qui ne sera pas utilisé contre soi. Enfin, l’être humain est suffisamment inadapté à son environnement pour être possiblement capable de supporter une évolution de celui-ci, en partie du fait de la longueur réduite de sa chaîne alimentaire et de son omnivorité (ainsi que du faible nombre de ses prédateurs). Si l’on expérimente déjà des robots trouvant leur énergie dans la matière organique➤, qu’en est-il de leur maintenance, pour ne pas évoquer leur production ?
Une exploitation de plus en plus intense des ressources doit amener à une meilleure répartition… [Ou pas. Le manque de ressources peut alimenter les divisions et donc rendre plus compliqué pour la masse de défendre ses intérêts.] La logique de l’échange réciproque engendre un plus grand écart des richesses (le plus riche ayant en moyenne plus de possibilités d’utiliser productivement ce qu’il obtient), mais son impact est contrecarré par l’expansion du domaine soustrait à l’échange (imposition et redistribution). Reste que la captation de l’énergie solaire / contenue dans la matière laisse supposer un remplacement possible de toutes les autres ressources. [La fatigue ?]