revendre le frigo

Après une quarantaine d’années de reconquête par le capital de sa part du PIB, qu’est-ce qui peut faire redémarrer la croissance ?

Peut-être une conjonction de plusieurs facteurs, dont la nécessité de renouveler l’équipement industriel ou la mise sur le marché de produits très demandés – comme en leur temps les voitures, réfrigérateurs, lave-linges, téléviseurs.

L’endettement de l’État – notamment pour la guerre – est censé déclencher de l’inflation* (et donc stimuler l’investissement), en tout cas si la dette est nominale (à taux d’intérêt* fixe), puisque la puissance publique a alors de bonnes raisons d’adopter des politiques qui réduisent la valeur réelle de ce qu’elle doit à ses créanciers. Mais la concentration du pouvoir entre les mains des financiers a toutes les chances de contrecarrer ce mécanisme.

BOXXX-3VV – Mike Winkelmann 2015

Que les capacités de production industrielle soient désormais largement sur le sol des pays « émergents » signifie que le retour à une économie productive (c’est-à-dire où les profits se font davantage dans l’investissement productif que par des placements financiers) risque de se faire au détriment relatif des pays « développés ». [Sauf que si la guerre oppose par exemple la Chine aux USA, c’est l’occasion pour ces derniers de réindustrialiser.] Reste à comprendre où se trouve l’intérêt des actionnaires des multinationales.

Qui a en main le levier de la croissance devrait être en train de chercher à bien se positionner pour la prochaine phase ascendante du cycle Kondratieff : les ressources convoitées à la fois par les industriels et par les consommateurs semblent un bon investissement.

La courbe des taux d’intérêt s’inversant n’incite évidemment pas à l’optimisme. [Quoi que ?] La hausse des taux de court terme au détriment de ceux de long terme affecte davantage les entreprises nécessitant des apports modérés en capitaux, c’est-à-dire ceux où la part de la main d’œuvre est prépondérante. On explique peut-être ainsi les récentes difficultés dans le commerce de détail, tandis que l’intérêt de ce secteur pour la robotisation signale éventuellement une tentative de comprimer la part des salaires comme préalable à la prochaine grande vague d’investissement.